Nous voilà rendus en octobre et vous venez tout juste de réaliser que l’hiver s’en vient et, avec lui, l’arrivée des abrasifs qui feront la vie dure à votre véhicule?   Une solution s’impose :  Procéder à un traitement antirouille.

Bien que ce genre de traitement soit recommandé lorsqu’il fait chaud et sec – plus principalement entre les mois de juin et septembre – il n’est tout de même pas trop tard pour passer voir un spécialiste afin de faire traiter votre auto contre la rouille.  Surtout si celle-ci doit reposer tranquillement dans votre garage entre ses déplacements…

En effet, nous croyons à tort que le fait de se garer à l’intérieur durant l’hiver aide à préserver notre véhicule contre les désagréments occasionnés par les abrasifs, mais c’est tout à fait le contraire.  La chaleur et l’humidité causées par le chauffage activent la réaction chimique du calcium sur l’acier. Ainsi, sans traitement, la rouille risque d’apparaître plus facilement et plus rapidement.

Il est d’ailleurs recommandé de laver son véhicule fréquemment si la température le permet, et ce, afin d’enlever les résidus de sel qui peuvent s’accumuler sous la carrosserie.

Pourquoi traiter son véhicule contre la rouille

Parmi les raisons qui font que plusieurs milliers de Québécois font religieusement traiter leur voiture chaque année, la première est pour préserver l’aspect esthétique, certes, mais saviez-vous que la corrosion, si elle devient importante, risque aussi d’endommager certaines parties de la structure (comme les points d’ancrage de la suspension).

Le rôle de l’antirouille est d’empêcher la corrosion de se former ou empêcher celle-ci de se propager si la rouille a déjà commencé à s’installer.  Évidemment, cela permet d’allonger l’espérance de vie du véhicule et de maintenir sa valeur, un facteur important lorsque vient le moment de la revente.

N’oublions pas que la nouvelle mécanique est désormais très résistante – certains moteurs pouvant facilement durer 300 000 km – il est donc important que la carrosserie aussi puisse durer dans le temps.

Les différents traitements contre la rouille

Voici quelques informations intéressantes à connaître sur chacun des traitements disponibles :

L’HUILE LIQUIDE

• Étant fluide, l’huile liquide permet d’atteindre la plupart des recoins sans qu’une application très précise ne soit nécessaire.
• Contrairement à l’huile semi-solide ou la graisse, l’huile ne sèche pas et continue à se disperser longtemps après l’application.
• Elle est plus vite « lavée », notamment par la pluie, la neige et les projections de la route (sel, gravier, saletés, etc.).
• Traitement annuel non nécessaire. Une inspection annuelle permet toutefois d’appliquer le produit seulement aux endroits où il en manque (sous la voiture et dans les passages de roues).
• Coûte de 85 $ à 140 $

L’HUILE SEMI-SOLIDE

• Moins visqueuse que la graisse ou le traitement dit « permanent », l’huile semi-solide contient un additif – souvent de la cire ou de la paraffine – qui lui permet de se solidifier une fois pulvérisée.
• Comme elle finit par épaissir, elle se propage moins, avec le temps. La précision de l’application importe donc plus que la quantité.
• Traitement annuel recommandé par certains ateliers. Autrement, une application du produit aux endroits où cela est nécessaire peut suffire.
• Coûte de 70 $ à 150 $

LA GRAISSE

• La graisse est le traitement le moins répandu sur le marché. Elle adhère efficacement, mais sa texture l’empêche de se disperser aussi librement dans les recoins éloignés et vulnérables que le traitement à l’huile.  Attention :  Elle a tendance à s’accumuler à certains endroits, par exemple dans le bas des portières. Elle peut alors boucher des trous d’évacuation d’eau, retenir l’humidité et favoriser la corrosion plutôt que de la retarder.
• Traitement annuel non requis. Inspection aux deux ou trois ans recommandée pour effectuer des retouches sous le véhicule et dans les passages de roues qui sont constamment en contact avec le sel, le gravier, etc.
• Coûte de 208 $ à 475 $

LE TRAITEMENT PERMANENT

• Souvent fait de cire ou de silicone, de téflon ou de polymère, ce type d’enduit durcit presque immédiatement à mesure qu’il est appliqué. Il forme ensuite une mince couche de protection qui empêche l’humidité, le sel et les projections de la route (sel, graviers, saletés, etc.) d’atteindre les surfaces traitées.
• L’application de ce type de produit doit se faire sur un véhicule neuf ou presque neuf car les parois doivent être le plus propres possible.
• Conçu pour durer longtemps, ce traitement n’est toutefois pas efficace à vie. Des retouches s’imposent après un certain temps, surtout sous la voiture.
• Coûte de 309 $ à 1200 $

L’ANTIROUILLE ÉLECTRONIQUE

• Présenté sous forme de petits boîtiers, son fonctionnement est basé sur ce qu’on appelle la « protection cathodique ».
• L’efficacité des antirouilles électroniques n’a jamais été prouvée. À l’Association pour la protection des automobilistes (APA), plus de 50 véhicules équipés de ce type de dispositif ont été inspectés, et « tous étaient aussi rouillés que des véhicules jamais traités », affirme George Iny, président de l’organisme.

AUTOS ÉLECTRIQUES OU HYBRIDES

Étant dotés d’un système électrique évolué qui ne doit pas être recouvert d’huile ou de graisse, les constructeurs ne recommandent donc pas de les traiter avec les produits cités dans cet article.  On pourrait endommager des éléments importants de la voiture, comme des câbles à haute tension.

Quelles autos résistent le mieux à la rouille

Données recueillies depuis 17 ans par l’Association pour la protection des automobilistes (APA)

Excellente résistance

• AUDI (A3, A4, S4)
• VOLKSWAGEN (Golf, GTI, Jetta, Passat)
• VOLVO (V70, S60, XC70)
• BMW (Série 3)

Bonne résistance

• LEXUS (ES, RX)
• HONDA (Accord, Fit, Odyssey)
• ACURA (LT)
• TOYOTA (Camry, Highlander, Prius, Sienna)
• MAZDA (Mazda 3 – après 2011)

Assez bonne résistance

HYUNDAI (Accent, Tucson, Sonata)

Très faible résistance

• DODGE (Caliber, Avenger, Grand Caravan, Journey)
• CHRYSLER (Town & Country, 200)
• JEEP (TJ, Wrangler (jusqu’à 2017), Patriot, Compass (jusqu’à 2017)
• SUZUKI (Swift, Grand Vitara, XL7)
• MAZDA (MPV, Tribute, Mazda 5 avant 2010, Mazda 3 avant 2009)

Consultez le palmarès de la rouille (2006-2016) publié par Protégez-vous, qui évalue plus de 160 modèles.

Jackie Beaudoin, Leclerc Assurances et Services Financiers
Source:  SAAQ, Protégez-vous